La médecine nucléaire est une spécialité médicale d’imagerie fonctionnelle …
Elle repose sur l’administration de médicaments radiopharmaceutiques (produits faiblement radioactifs) qui permettent de visualiser le fonctionnement d’un organe, ou d’un tissu cible de l’organisme. Cette imagerie métabolique, aussi appelée imagerie fonctionnelle, permet d’apporter des informations plus précises ou complémentaires à l’imagerie morphologique classique (radio, echo, scanner, IRM). Deux modalités d’imagerie existent en médecine nucléaire : la scintigraphie et le TEPscan. Elle permet d’explorer avec une faible irradiation la quasi-totalité des organes (et donc de nombreuses pathologies) chez tous les patients, du nourrisson à la personne âgée.
La médecine nucléaire peut également être utilisée dans des indications plus restreintes pour traiter certaines maladies, c’est ce qu’on appelle la radiothérapie interne vectorisée. L’IRAthérapie réalisée dans le service en est un exemple.
Les scintigraphies sont réalisées dans le service grâce à deux gamma-caméras de nouvelle génération : …
Elles permettent de reconstruire des images tomoscintigraphique, c’est à dire en 3 dimensions, et si nécessaire d’y associer un scanner (= TEMP-TDM, ou SPECT-CT en anglais). Cette technologie récente permet d’améliorer la localisation des lésions et les performances diagnostiques de l‘examen.
Le service bénéficie notamment d’une toute nouvelle technologie de gamma-caméras, reposant sur une couronne de détecteurs positionnés à 360° autour du patient : cet équipement nommé « Starguide » est le premier implanté en Nouvelle-Aquitaine. Il permet d’améliorer la qualité des images et de diminuer significativement le temps d’acquisition de certains examens.
Les principaux examens scintigraphiques réalisés dans le service sont les suivants (liste non exhaustive) :
- Scintigraphie osseuse
- Scintigraphie cardiaque (myocardique, ventriculographie)
- Scintigraphie endocrinienne (thyroïdienne, parathyroïdienne)
- Scintigraphie pulmonaire
- Scintigraphie rénale
- Technique de détection pré-opératoire du ganglion sentinelle
- Scintigraphie cérébrale (Datscan)
- Scintigraphie aux leucocytes marqués
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Certains examens (scintigraphie myocardique, thyroïdienne et parathyroïdienne notamment) demandent une préparation particulière : des consignes précises seront données lors de la prise de rendez-vous (arrêt de certains médicaments, alimentation adaptée).
Le TEPscan
Le service dispose d’un TEP scan de dernière génération, dont la technologie numérique permet d’améliorer la résolution et de détecter des lésions de plus petite taille.
L’examen TEP repose sur l’injection d’un médicament radiopharmaceutique, le plus utilisé étant le FDG (fluoro-désoxyglucose) : il s’agit d’une molécule de glucose (sucre) faiblement radioactive qui va se concentrer dans toutes les cellules consommatrices de glucose (en particulier les cellules tumorales), proportionnellement à leur avidité en glucose. Les principales indications du TEP-FDG sont oncologiques, puisqu’il permet de faire le bilan d’extension, l’évaluation thérapeutique et la surveillance de nombreux cancers, et adapter au mieux les traitements anti-cancéreux, tout au long de la prise en charge des patients. L’examen peut aussi être proposé pour la recherche d’autres maladies non-oncologiques (infections, pathologies inflammatoires ou neurodégénératives notamment).
Le service propose d’autres examens TEP hors FDG, permettant d’analyser le fonctionnement de certains organes à l’échelle moléculaire, notamment :
- le TEP-PSMA, indiqué dans le bilan d’extension et la détection de récidive de certains cancers prostatiques
- le TEP-Choline, indiqué dans la détection pré-opératoire des adénomes parathyroïdiens
La cardiologie nucléaire …
Les scintigraphies myocardiques sont réalisées en partenariat avec les cardiologues. L’épreuve d’effort préalable à la scintigraphie (pouvant être remplacé par un stress pharmacologique) est réalisée sous la responsabilité du cardiologue, directement dans le service de médecine nucléaire, dans une salle équipée du matériel nécessaire.
Les images scintigraphiques obtenues permettent de comparer la perfusion du muscle cardiaque à l’effort et au repos, et visualiser d’éventuelles souffrances myocardiques à l’effort. Cet examen est indiqué dans le dépistage et le suivi des maladies coronariennes, et permet d’adapter la prise en charge des patients coronariens en optimisant le traitement médical ou en orientant vers la coronarographie si nécessaire.
L’IRAthérapie …
est réalisée dans le service pour traiter certaines pathologies thyroïdiennes bénignes (maladie de Basedow récidivante, ou nodules thyroïdiens toxiques par exemple).
Il s’agit d’un traitement ambulatoire, qui repose sur la prise par voie orale d’une gélule d’Iode 131, dont l’objectif est de régulariser le fonctionnement de la thyroïde. Ce traitement alternatif à la chirurgie peut être proposé par l’endocrinologue à certains patients présentant une hyperthyroïdie. Une consultation pré-IRAthérapie avec le médecin nucléaire est nécessaire afin de vérifier l’absence de contre-indication, et délivrer les informations et mesures de radioprotection associées au traitement.
La prise en charge des enfants …
Le service dispose d’un accueil adapté et convivial pour les enfants amenés à réaliser un examen de Médecine Nucléaire (scintigraphie osseuse, rénale ou thyroïdienne notamment). Nous demandons également à leur accompagnant de rester présent et amener tout ce qui pourra rassurer et occuper l’enfant (doudou, tétine, petit jouet, autre moyen de distraction…) afin que l’examen se déroule dans les meilleures conditions.
La préparation des médicaments radio-pharmaceutiques …
Ces médicaments sont préparés au sein de la radio-pharmacie du service de Médecine Nucléaire, par du personnel formé à la manipulation de sources radioactives, sous la responsabilité des radiopharmaciens.
La sécurisation du circuit du médicament radio-pharmaceutique permet la préparation de médicaments stériles, en conformité à la fois avec la législation relative au médicament et la législation relative aux radioéléments artificiels.
La mise en œuvre de cette sécurisation du médicament radio-pharmaceutique dans l’établissement tant au niveau de la création d’une zone à atmosphère contrôlée pour le laboratoire, que du déploiement de l’informatisation et du système d’assurance qualité au sein de la radiopharmacie permet une prise en charge efficiente du patient.
Le marquage cellulaire est réalisé par le radiopharmacien dans le laboratoire de marquage du service. Cette technique permet de réaliser les scintigraphies aux leucocytes marqués, indiquées dans la détection de certains foyers infectieux, comme les infections ostéo-articulaires (en particulier sur matériel orthopédique), les infections de prothèse vasculaire ou les endocardites notamment. L’échantillon sanguin prélevé au patient est manipulé sous hotte à flux laminaire dans des conditions optimales d’hygiène et de sécurité. Les globules blancs sont séparés des autres éléments du sang et marqués avec du Technetium. Une fois contrôlés, les globules blancs ré-injectés au patient vont s’accumuler préférentiellement au niveau des foyers infectieux, qui pourront être visualisés grâce aux images scintigraphiques.
La radioprotection …
C’est l’ensemble des mesures prises pour assurer la protection de l’homme et de son environnement contre les effets néfastes des rayonnements ionisants.
L’exposition des personnes aux rayonnements ionisants (patient ou personnel) doit être maintenue au niveau le plus bas qu’il est raisonnablement possible d’atteindre, en application du principe dit d’optimisation du Code de la Santé publique.
Une Personne Compétente en Radioprotection (PCR) veille au respect strict des règles de radioprotection éditées par le Code du Travail et le Code de la Santé Publique, en collaboration avec l’Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire (IRSN) et l’Autorité de Sureté Nucléaire (ASN).